Depuis le début de la saison, j’avais annoncé que les championnats du monde étaient mon objectif. Pour être sélectionnée, je savais qu’il fallait que je soie régulière tout au long de la saison, ce qui a été le cas et mes bons résultats obtenus au cours du mois de janvier m’ont permis de gagner cette belle sélection pour la compétition la plus importante de l’année. 

Après une bonne préparation sur la piste de Granges, nous nous sommes envolés pour la Pologne où se déroulaient les championnats cette année. A notre arrivée là-bas, je ne savais pas encore dans quelle discipline j’allais être alignée. Cela pouvait être la course aux points ou la madison. 

Après quelques jours, l’entraîneur national nous a fait part de sa décision, je participerai donc à  la madison. C’était un grand honneur pour moi de pouvoir prendre le départ de cette course, mais également une pression car elle influençait la qualification pour les Jeux Olympiques. Je savais donc qu’il fallait que je donne tout sur cette course et je ne voulais pas décevoir les entraîneurs qui me faisaient confiance. 

C’est donc très motivée mais également très stressée que j’ai pris le départ de la course. Notre tactique était de faire au moins trois sprints sur les douze et nous avions sélectionné quelques sprints sur lesquels nous voulions nous concentrer.  

Après un départ mouvementé, comme toujours dans cette course car tout le monde veut être devant, nous avons pris le rythme et sommes restées cachées dans les roues pendant les premiers sprints. Nous ne nous sommes pas affolées car nous savions que la course allait être longue (30km). Je me sentais très bien physiquement et visiblement ma coéquipière aussi, donc j’étais confiante avec le fait que nous pouvions nous classer dans le top10 voire mieux en prenant des points dans les sprints. 

Malheureusement, la course s’est avérée être dangereuse car plusieurs équipes étaient capables de jouer les points sur les sprints ce qui entraînait une grande désorganisation du peloton et beaucoup de frottements. Cela ne m’était encore jamais arrivé en course, mais cette fois-ci j’ai vraiment eu peur. En cause, le nombre important de chutes et mon manque d’expérience au sein d’un peloton de 16 équipes qui passaient les relais dans tous les sens. Je n’arrivais donc pas à rester bien placée dans le peloton et reculais à chaque fois que ma coéquipière me passait le relais. Malgré ses efforts pour nous replacer à l’avant du peloton, nous nous trouvions en 5-6ème position avant le sprint ce qui ne suffisait pas pour aller prendre des points. Ce fut donc une bataille contre moi-même et mon mental jusqu’à la fin malgré ma bonne forme physique et mes bonnes jambes grâce auxquelles je ne me suis jamais sentie en difficulté. 

Au final, un 12ème rang… Pas vraiment la place espérée malgré le niveau très élevé. 

Ce fut très difficile d’accepter cette contre-performance car les entraîneurs m’avaient fait confiance et je savais que je n’avais pas montré mes réelles capacités. 

Nous savions que nous avions le potentiel de faire beaucoup mieux au niveau du résultat et que j’en étais grandement responsable…

Une grosse déception pour ma clôture de saison… 

Malgré cette mauvaise course, j’ai profité à chaque instant de ces championnats du monde. J’ai réalisé à quel point j’avais de la chance de vivre une telle expérience ! Je suis maintenant plus motivée que jamais pour retourner au travail et revenir plus forte l’année prochaine, pour prouver que je mérite cette place.