Les deux Vaudois Léna Mettraux et Loris Rouiller s’apprêtent à vivre leur grand objectif de la saison dans les Grisons. Ils se connaissent depuis tout petits.

 

 

Léna Mettraux et Loris Rouiller sont deux talents confirmés, mais ils gardent leur capacité à s’émerveiller lors d’un tel événement (photo: S.Co)

Chacun suit son chemin avec une jolie dose de succès. La première, Léna Mettraux (19 ans), brille à VTT, sur la route et même sur la piste, via le projet «Tokyo 2020». Le second, Loris Rouiller (18 ans), alterne lui cyclo-cross, route et VTT avec talent, comme en témoigne sa distinction de «meilleur espoir romand 2017», tous sports confondus. Et voilà que les deux pensionnaires du VC Echallens se retrouvent seuls représentants Vaudois dans le paradis grison du VTT, là où s’affrontent cette semaine les virtuoses mondiaux.

À la table des stars

Y a-t-il encore de la place pour rêver, même quand on est habitué à faire le tour du monde pour vivre sa passion? «J’ai connu Jolanda Neff en 2015, sourit Léna Mettraux. Quand on côtoie ces stars, on voit que ce sont des personnes normales. Mais comme elles étaient nos idoles, on a toujours les yeux qui brillent quand on les retrouve.»

Loris Rouiller cite lui le Néerlandais Mathieu van der Poel comme véritable modèle, référence à son penchant pour le cyclo-cross. Mais il serait faux de croire qu’il ne ressent rien lorsqu’il prend son petit-déjeuner à côté de Nino Schurter. Au contraire. «Plus jeunes, on rêvait d’être proche de lui. Là on peut manger avec lui ou Jolanda. On voit qu’ils sont tout à fait comme nous et franchement, ça fait un petit truc dans le ventre. Pas des papillons, mais presque! (rires) C’est motivant, d’autant qu’ils ont autant de respect pour nous, que nous pour eux.»

Rouiller pense au podium

Quant aux objectifs des jeunes Vaudois, ils sont logiquement différents, en raison de leur catégorie. Loris Rouiller fait partie des favoris en U19, avec le Chaux-de-Fonnier Alexandre Balmer («Il est souvent devant moi, mais je l’ai battu aux Championnats de Suisse!»), alors qu’un Top 20 serait déjà un bon résultat pour Léna Mettraux, qui doit se frotter à des filles bien plus âgées dans sa catégorie U23. «Et comme je n’ai pas beaucoup de points UCI, je partirai de la 50e place, ce qui me forcera à un grand effort d’entrée.» Il n’empêche, le rendez-vous grison figure tout en haut de ses priorités depuis de nombreux mois. «C’est mon grand objectif de l’année. J’ai voulu mettre la priorité sur le VTT rien que pour ces Mondiaux», explique l’étudiante en sports à l’Université de Lausanne.

L’alternance des disciplines, elle l’assure, lui permet d’obtenir plus d’explosivité (grâce à la piste) au moment de se retrouver sur son VTT tout-suspendu. Loris Rouiller approuve. Le changement de monture n’est pas là pour briser la routine, mais bien créer de nouveaux défis.

Complices de longue date

Assis au lobby du «Schweizerhof», où logent les athlètes de Swiss Cycling, les jeunes pépites polyvalentes du cyclisme échangent quelques regards complices. Ils sont liés par une amitié qui a bercé leur adolescence à succès. Les deux espoirs ne sont guère vieux, mais ont évolué côte à côte depuis que Loris Rouiller a rejoint le VC Echallens. «J’ai connu Léna après une course, et c’est quand mon club a fermé que nous nous sommes retrouvés. Le fait que nous soyons tous les deux ici est génial. C’est magnifique de pouvoir montrer à tous les jeunes que nous avons une bonne formation chez nous. Que ça vaut la peine d’y croire.»

Léna Mettraux: «Petits, on allait souvent aux courses ensemble. C’est assez incroyable pour un club d’avoir deux athlètes aux Mondiaux.» Deux athlètes, mais aussi deux sourires, qui n’ont pas fini de grimper les échelons.