Reprise sur Route

Mars rime souvent avec la reprise des compétitions sur route en Europe pour le peloton professionnel des femmes. Il en va de même pour moi cette année puisqu’il n’y a aucune compétition sur piste programmée pendant cette période. J’ai donc été conviée par mon équipe, l’équipe Andy Schleck – CP NVST – Immo Losch, équipe semi-professionnelle pour laquelle je cours maintenant depuis 3 ans, à participer au Healthy Aging Tour. 

Cette compétition est la nouvelle « version » d’une course à laquelle j’avais participé deux fois en junior et pour laquelle j’ai d’excellents souvenirs. 

En effet, j’y avais gagné une étape et terminé 4ème au classement général. Cette année, à cause de la situation sanitaire que nous connaissons tous, les organisateurs ont dû être inventifs pour pouvoir suivre les mesures imposées au Pays-Bas. En effet, les courses doivent toutes se dérouler sur des circuits fermés et sans public. 

Cette course était,  pour moi, l’occasion de voir si ma préparation hivernale avait été bonne ainsi que de montrer à l’équipe que j’avais ma place et également aider mes coéquipières à aller chercher des bons résultats. 

En regardant le parcours du premier jour, je me suis dit que je n’allais pas pouvoir faire grand chose à part aider notre sprinteuse. En effet, la course se déroulait sur un circuit de moto GP de 4,5km de long à parcourir 28 fois…. La boucle était complètement plate mais il y avait aussi pas mal de vent, ce qui a rendu la tâche des attaquantes quasi impossible ! Mon idée était donc d’essayer de montrer le maillot devant et d’aider l’équipe pour le sprint final. Nous avions également envie de faire un sprint intermédiaire pour le maillot du grand prix de la montagne (oui je sais, ça ne rime à rien…). 

Pendant la première moitié de course, j’ai tout d’abord dû reprendre mes marques dans le peloton car cela faisait longtemps que je n’avais plus roulé avec 120 filles autour de moi. Je me suis ensuite concentrée à rester cachée dans le peloton pour ne pas gaspiller de l’énergie inutilement. 

A la mi-course, nous avions donc prévu de faire le sprint pour le maillot de la montagne. Deux tours avant le sprint mon équipe s’est regroupée mais nous n’avons pas trouvé notre sprinteuse. Nous avons donc défini une autre coureuse pour qui nous allions faire le sprint. Je me suis placée à l’avant du peloton jusqu’à environ 1km du sprint, moment où je n’ai plus pu assurer le bon tempo devant. Mais j’étais satisfaite car j’avais fait mon boulot d’équipière. Malgré cela, nous n’avons pas pu faire grand chose lors de ce sprint… 

Dans les tours suivants, en réfléchissant à ce que je pouvais faire pour passer un peu le temps (car oui, le temps ne passe pas très vite sur un circuit si court), pour me réchauffer (il faisait environ 2 degrés avec du vent…) mais surtout pour essayer de montrer un peu ce beau maillot de l’équipe à la télévision, j’ai donc pris la décision d’attaquer et j’ai réussi à partir toute seule. Au début, j’ai pensé que ce n’était pas très intelligent car j’allais me fatiguer très vite, mais j’ai ensuite réalisé que c’était le meilleur moyen de me montrer. J’ai donc pris un « rythme  de croisière » assez élevé et je suis restée en tête pendant environ 3 tours de circuit, ce qui était déjà pas mal. De retour dans le peloton pour récupérer un peu car l’effort avait quand même été assez violent, j’ai ressayé quelque chose car je miroitais le maillot de la plus « combative » du jour. 

J’ai donc retenté ma chance en partant seule. Je savais pertinemment que j’allais me faire reprendre par le peloton avant l’arrivée mais j’ai quand même pris énormément de plaisir à être à l’avant de la course ! C’était également un moyen pour moi de confirmer que l’entraînement hivernal n’avait pas été mauvais. 

Je me suis ensuite fait reprendre par le peloton à environ 10km de l’arrivée après une chevauchée de 3,5 tours environ. A ce moment-là, mon directeur sportif m’a annoncé dans l’oreillette que le maillot de plus combative était pour moi. Cela m’a libérée d’un « poids » je savais que j’avais fait mon boulot pour cette étape. J’ai décidé de ne pas aller me frotter devant pour le sprint pour éviter une chute et honnêtement je n’avais plus tellement la force d’aller aider mes coéquipières pour le final.

Ma coéquipière a réussi à prendre une magnifique 7ème place au sprint massif, résultat d’une journée pleinement réussie pour l’équipe. 

Cette étape m’a donné confiance pour la suite en montrant que j’avais le niveau pour rivaliser au plat. J’ai également pris énormément de plaisir à rouler devant pendant l’étape ! 

  

La seconde étape, était un contre-la-monte de 15km avec une longue ligne droite à parcourir dans les deux sens. Ce jour-là, le vent avait décidé d’être de la partie. Lorsque nous sommes arrivés sur place, il était clairement impossible de rouler. Il y avait d’énormes rafales et cela aurait été beaucoup trop dangereux de prendre le départ. Les organisateurs ont donc attendu 3 heures avant de décider de faire partir la première concurrente. 

Comme je me trouvais en 7ème position au classement général grâce à des secondes de bonification gagnées grâce à mon maillot de la plus combative, j’étais l’une des dernières à partir, ce qui m’a un peu avantagée car le vent était un peu moins fort (même si je pense que la plupart d’entre vous n’est pas capable de s’imaginer comme il l’était encore…!) J’ai donc pris le départ avec mon vélo de route (ils avaient interdit les vélos de contre-la-montre profilés car c’était trop dangereux). J’avais des plutôt bonnes jambes mais j’ai eu un peu de peine à la fin de la ligne droite car le vent était vraiment puissant de face. Ensuite, le retour a été un peu plus facile et j’ai réussi à prendre un bon rythme. J’ai finalement fini la course dans le milieu du classement, mais j’étais plutôt satisfaite du résultat car je savais que celles qui étaient devant moi étaient vraiment fortes. 

 

La troisième étape se déroulait sur un circuit de 6,5km à effectuer 18 fois et contenait 2 bosses pas très longues mais vraiment raides et sans phase de repos. Ce n’était donc pas vraiment un parcours pour moi et étant donné le niveau des autres concurrentes pour cette épreuve, je n’espérais rien d’autre que de pouvoir finir l’étape. Au départ, nous savions qu’il était primordial d’être devant car les routes étaient vraiment très étroites (une voiture avait vraiment juste la place de passer…) et cela sur tout le parcours. 

En arrivant au pied de la première montée, j’étais toujours assez à l’avant du peloton mais je ressentais encore mes jambes suite aux efforts consentis les jours précédents. Je me suis donc assez vite retrouvée à l’arrière du peloton mais j’ai quand même réussi à m’accrocher pour la deuxième montée. J’ai ensuite fait un peu l’élastique pendant 7 tours environ, avant de me faire lâcher définitivement. A ce moment-là, je savais qu’il était impossible de revenir sur le peloton et avec le nombre de tours qu’il restait à parcourir, je savais qu’ils allaient nous arrêter. Je me trouvais dans un groupe mais je commençais sérieusement à avoir froid ce qui n’améliorait pas l’état de mes jambes. J’étais presque «heureuse» quand les organisateurs ont décidé de nous stopper à 7 tours de l’arrivée. 

C’était évidemment une déception pour moi de ne pas avoir pu finir la course mais vu les conditions du jour, j’avais tout essayé… 

Une fin de course un peu abrupte, j’étais déçue de ne pas avoir pu conclure sur une note aussi positive que celle de la première étape. 

D’un autre côté, j’étais vraiment contente d’avoir pu participer à cette magnifique course et de m’être  montrée un peu à l’avant, ainsi que de me rassurer un peu sur mon état de forme. 

La compétition suivante n’a pas vraiment été à la hauteur de mes attentes avec une grosse faute de ma part qui me fit rester sur ma faim… car ma course s’est terminée après 45km déjà…. 

Comme on dit, la prochaine ira mieux !