Vingt-quatre novembre, date du grand départ !

Eh oui, Nouvelle-Zélande me voilà ! 

Cela paraissait un peu irréel de partir si loin, mais en même temps je me réjouissais tellement que je ne pouvais plus attendre. Un long périple nous attendait :  Deux fois douze heures de vol environ, mais heureusement, nous allions avoir le temps de récupérer car les premières courses se déroulaient une semaine et demi après notre arrivée. 

Il était temps de découvrir ce pays que tout le monde adore. Cela a toujours été un rêve pour moi d’aller là-bas et je peux vous dire que j’ai envie d’y retourner pour faire des vacances !

                                                

Une fois acclimatés, nous avons profité de l’été et du beau temps pour bien s’entraîner sur la route. Cela faisait du bien de pouvoir rouler en court et de ne pas avoir besoin de réfléchir à comment s’habiller pour ne pas avoir froid ! 

Finalement, le vendredi 6 décembre, il était temps de mettre en route les jambes et de les faire tourner le plus vite possible sur la piste. Après une incroyable performance des garçons de l’équipe, ma coéquipière et moi étions hyper motivées pour réaliser une belle performance lors de la madison le samedi. Nous savions qu’il était possible de faire un bon résultat et nous espérions pouvoir enfin montrer de quoi nous étions capables après quelques courses où la malchance avait décidé de notre sort. 

Honnêtement je me sentais vraiment bien, comme d’habitude, les 10 dernières minutes avant le départ, je ne tenais plus en place et je n’avais envie que d’une chose, c’était de concourir .Nous avions prévu qu’Aline fasse les sprints car elle est plus rapide que moi pour cet exercice. Cela signifiait que je devais lui passer le relais à environ un tour de la ligne en bonne position pour qu’elle puisse prendre les points. 

Après un bon départ, nous nous sommes directement placées dans les premières places du peloton, là où il y a beaucoup moins de risque de chute ou de cassure. Malheureusement, lors des 4 premiers sprints, nous avons mal géré le timing des relais et je me suis à chaque fois retrouvée dans le peloton pour faire le sprint…. J’ai fini  à la cinquième place, synonyme de zéro point à chaque fois…. Je ne me sentais pas mal , j’avais des bonnes jambes, mais j’étais juste incapable de dépasser mes concurrentes pendant le sprint ! 

Pendant ces 40 premiers tours, j’ai toujours cherché à changer l’ordre des relais pour qu’Aline se retrouve à faire le sprint, mais nous n’avons jamais réussi à nous coordonner et cela n’a  jamais marché… Après cette phase très intensive pour ma part, j’ai dû me reposer un peu, je n’ai donc pas pris part aux sprints suivants car je devais récupérer des forces pour la fin de la course. Après avoir « repris du poil de la bête » nous avons de nouveau essayé de prendre des points dans les derniers sprints, mais nous n’avons réussi qu’une fois à prendre un point, ce qui n’était vraiment pas suffisant . Nous avons tout tenté dans l’ultime sprint dont les points sont doublés, mais nous avons encore une fois terminé à la cinquième place. Nous avons fini onzième de cette course… Une énorme déception. Nous étions au top physiquement et techniquement nous n’avons pas fait d’erreur, sauf dans le timing pour les sprints, ce qui nous a clairement pénalisés et coûté un bon résultat…. 

La pilule a été dure à avaler pour tout le monde car ce fut un pas dans la mauvaise direction pour les Jeux Olympiques. 

Heureusement qu’il nous restait une nouvelle chance à Brisbane la semaine suivante ! 

Personnellement, j’ai dû rapidement passer à autre chose car environ une heure après la fin de la madison, je devais courir la scratch. 

Je savais que j’allais avoir les jambes un peu lourdes car je venais de faire 120 tours à fond, mais tout était possible dans ces compétitions ! Après un départ en trombe suite à une attaque d’une concurrente où j’ai pu rester bien cachée dans le peloton, je me sentais prête, j’ai essayé de partir plusieurs fois avec des groupes, mais malheureusement cela n’a jamais marché. Après tous ces efforts, il ne me restait plus beaucoup de forces pour le sprint. Je n’ai donc pas vraiment réussi à me mêler à la bagarre pour les premières positions. 

Une course tout de même satisfaisante d’un point de vue personnel car j’ai pu démontrer que j’étais encore capable de courir de manière offensive, même après une madison. 

Suite à cette soirée bien remplie, il était temps pour moi de bien récupérer. J’avais un peu de temps pour me recentrer sur les courses qui auraient lieu la semaine suivante à Brisbane. 

Après un dimanche passé à rouler et à regarder les courses, nous devions reprendre l’avion direction l’Australie. 

Quelques heures d’avion plus tard le lundi, nous sommes donc arrivés en Australie, sous une grosse chaleur. Je me réjouissais également de découvrir ce nouveau pays ! 

Après une bonne semaine d’entraînement sous le soleil, en faisant attention de ne pas trop en faire avec cette chaleur, il était à nouveau temps d’entrer en scène pour la madison. 

J’étais plus motivée que jamais à prouver que nous pouvions mieux faire que ce que nous avions montré la semaine précédente et je voulais vraiment aller chercher un bon résultat. 

La présence de nouvelles équipes allait certainement rendre la course plus rapide qu’en Nouvelle Zélande. 

Après un départ bien négocié, nous avons réussi à nous mettre rapidement dans le bon rythme et dans le bon timing pour les sprints, ce qui nous avait fait défaut la semaine précédente. Malheureusement, la chance n’a pas été de notre côté car nous avons passé juste à côté des points lors des sprints à plusieurs reprises… Heureusement, nous avions de bonnes jambes ce qui nous a permis de prendre deux petits points. Cela nous a redonné un brin de confiance et nous nous sommes accordées un temps de répit après ce sprint où nous avions les deux beaucoup donné !  Après quelques tours à rester « tranquilles » dans le peloton, nous étions à nouveau prêtes à jouer la gagne. Malheureusement, un groupe de quatre équipes est parti sans que nous puissions prendre la roue. Cela signifiait que les points des sprints suivants s’envolaient pour nous, si nous n’arrivions pas à revenir sur le groupe. 

    

Nous sommes donc restées bien cachées dans les roues car nous n’allions pas faire le travail pour revenir. Lorsque le peloton s’est reformé en entier, il ne restait que deux sprints…Nous avons donc décidé de tout miser sur le dernier car nous n’étions pas en bonne position pour disputer l’avant-dernier. 

Mon rôle était, à ce moment-là, de placer ma coéquipière à la meilleure position possible à 1 tour et demi de l’arrivée pour qu’elle puisse sprinter et récolter quelques points. Cette tâche ne s’est pas avérée facile mais j’ai mis toute l’énergie qui me restait pour lui donner le relais en quatrième position. Malheureusement, le relais ne s’est pas fait aussi bien que prévu, ce qui nous a valu un dépassement sur la ligne et aucun point pour ce dernier sprint également… 

En analysant la course, nous pouvions quand même être positives car nous avions réussi à corriger les erreurs de la première madison à Cambridge et nous avions couru de bien meilleure manière, même si le résultat n’était, une fois encore, pas à la hauteur de nos attentes…. 

 

Après le retour en Suisse, il était temps de faire une pause et d’analyser tous les points à améliorer pour repartir d’un meilleur pied pour l’année 2020. 

En faisant le bilan de cette première moitié de saison, je suis plutôt satisfaite car j’ai réussi à faire un pas en avant au niveau individuel avec de très belles courses en début de saison, mais je garde un petit goût amer de ces trois Coupes du Monde car je pense qu’il y avait beaucoup mieux à faire avec la forme du moment…. 

Place donc à l’entraînement pour revenir plus forte et montrer que nous vallons mieux que cela ! La motivation est en tout cas toujours bien présente !