La reprise, Enfin !
Plusieurs courses dans les 4 coins de l’Europe
Et voilà, ENFIN ! Le début du mois d’août rimait avec la reprise des compétitions. Après des longs mois d’attente et d’entraînement, il était enfin temps de se mesurer aux autres et d’évaluer la qualité de mon travail durant ce début d’année. Il est vrai que personnellement, le fait de ne pas avoir de compétitions pendant une si longue période a été plutôt bénéfique, surtout au début. J’ai enfin eu l’occasion de prendre le temps de me reposer et de refaire une vraie base solide sur laquelle j’ai pu construire mon entraînement. J’en ai également profité pour travailler mes points faibles, mais il est vrai qu’à la fin, l’adrénaline et le stress des compétitions me manquaient énormément !
Après un très bon camp d’entraînement de deux semaines en altitude avec l’équipe nationale, il était donc temps de sortir les roues de course 😉
Ma première compétition se déroulait dans une discipline que je n’avais plus vraiment l’habitude de pratiquer : les Championnats Suisses de Contre-la-montre.
Il est vrai que j’en faisais un petit peu lorsque j’étais en catégorie junior, c’est une discipline qui me convient plutôt bien, mais cela faisait plusieurs années que je ne m’étais pas entraînée pour cela. Ayant un vélo dans mon garage, j’ai décidé d’y participer et je trouvais que c’était une bonne manière de reprendre la compétition sans se mettre trop de pression. Je savais que je ne pourrai pas jouer le podium et j’y allais donc plus pour me tester que pour faire un résultat. Ce fut une journée plutôt réussie car j’y ai pris beaucoup de plaisir et j’ai fini finalement à une 11ème place, qui correspond à mes capacités dans cette discipline, surtout sans entraînement (j’étais montée 2 fois sur mon vélo avant la course, alors que cette position est vraiment très spécifique…). Cette course m’a donné la confiance dont j’avais besoin pour aborder au mieux la saison courte mais intense qui m’attendait.
Ma seconde compétition ne fut pas forcément à la hauteur de mes attentes, avec les championnats suisses de VTT à Gränichen en demi-teinte pour moi. Après mon exploit de l’année dernière (une magnifique 3ème place),mes attentes étaient assez élevées… et je n’ai malheureusement pas réussi à les atteindre…. Par contre, quel plaisir de retrouver le goût de sang dans la bouche et le stress du départ ! La saison était bel et bien relancée !!
Quelques jours plus tard, j’étais de retour sur la piste !
Les meilleurs Européens de la discipline s’étaient données rendez-vous à Fiorenzuola en Italie pour les traditionnels « 6 Giorni delle Rose ». Je me réjouissais de retrouver la piste mais également de mesurer les progrès accomplis en une année puisque nous avions déjà participé à cette compétition l’année précédente.
Par manque de course dans cette période, presque toutes les nations étaient présentes, ce qui a obligé les organisateurs à faire des qualifications pour toutes les courses. Elles sont identiques aux différentes compétitions mais en version raccourcie. Ce format ne m’avantageait pas forcément d’une part car je suis généralement meilleure sur les fins de course et d’autre part, en raison de la pression que je me mettais si je n’arrivais pas à faire ce que je voulais en début de course qui me bloquait parfois.
Sur place, j’avais décidé que je donnerais tout lors des qualifications pour n’avoir aucun regret une fois sortie de la piste ! Grâce à cet état d’esprit conquérant, j’ai réussi à me qualifier pour toutes les courses !! Déjà une belle preuve de ma bonne forme !
Lors des « finales », j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu dans plusieurs disciplines où j’ai même pu montrer beaucoup de panache. Je suis presque parvenue à m’échapper dans chaque épreuve, ce qui m’a permis d’obtenir de beaux résultats, comme ma 8ème place à la Scratch U23 ou mes deux 13ème places en Omnium et à la course aux points.
Je suis donc repartie très satisfaite d’Italie où je venais de faire le plein de confiance ! Enfin, j’avais réussi à montrer de quoi j’étais capable lors d’une course avec un haut niveau !
Cela m’a fait le plus grand bien !!
Après quelques jours d’entraînement à la maison, il était déjà temps de repartir pour une nouvelle aventure ! Cette fois sur route avec les Championnats d’Europe U23 à Plouay en France. Je me réjouissais particulièrement de participer à ces championnats car c’était l’occasion pour moi de montrer mes réelles capacités sur route en U23 !
J’étais sélectionnée pour participer au contre-la-montre et à la course en ligne, ce qui me réjouissait vraiment !
Je me sentais vraiment en forme après une bonne préparation donc je savais qu’il était possible d’aller chercher un bon résultat sur un parcours qui devait me convenir.
Pour le contre-la-montre, je n’avais pas vraiment d’ambition car je ne pouvais pas rivaliser avec les filles qui s’entraînent 2 fois par semaine sur leur vélo. Je voulais donc tout donner et faire la course la plus propre possible. Après un départ plutôt poussif, j’ai finalement réussi à trouver mon rythme de croisière et à ne pas m’effondrer dans les nombreuses montées du parcours. Grâce à des descentes bien négociées, je suis allée chercher un bon temps. Le résultat final ne veut pas dire grand chose sachant déjà que je n’allais pas finir dans le haut du classement, j’étais quand même satisfaite de ma course.
Pour la course en ligne deux jours plus tard, j’avais une autre sorte de pression et d’autres attentes. Je savais que si j’arrivais à bien rester placée devant et à bien passer les bosses, je pouvais aller chercher un résultat. Pour moi, cela s’apparentait également à une sorte de dernière chance avant un petit moment puisque c’était ma dernière année U23 et qu’en élite c’est une autre paire de manches comme on dit 😉 ..!
Le parcours était assez sinueux avec environ zéro mètre de plat (ceux qui me connaissent diront que ce n’était donc pas un parcours pour moi 😉 ), mais je savais que j’avais fait des progrès dans les bosses et je pensais qu’avec ma forme actuelle il était possible de tirer mon épingle du jeu. Les montées n’étaient pas très longues (de 1,5 à 3 kilomètres pour la plus longue), mais elles étaient assez raides. Il fallait donc beaucoup de force pour les passer. Nous devions parcourir 6 tours avec 3 montées principales dans chaque tour.
Les deux premiers tours furent assez faciles. J’ai réussi à me replacer très rapidement, le rythme n’étant pas encore très élevé, ce qui m’a permis des rester bien placée durant 2 tours, sans devoir me mettre à fond. La course commença vraiment à s’emballer à partir du 3ème tour, où quelques filles décidèrent d’accélérer franchement dans les montées, ce qui me fit un peu mal 😉 J’ai quand même réussi à m’accrocher, mais je n’arrivais plus à rester à l’avant du peloton. Il faut savoir que lorsqu’on est à l’arrière, c’est beaucoup plus dur physiquement car les relances après chaque virage sont beaucoup plus longues et les risques d’avoir quelqu’un qui tombe devant soi sont beaucoup plus élevés…
Donc je suis parvenue à m’accrocher dans le peloton et à l’entame du dernier tour je me sentais encore bien, je pensais vraiment que j’étais capable de faire un très bon résultat. Malheureusement, au premier virage du dernier tour, des filles tombèrent devant moi et bloquèrent complètement la route. J’ai donc dû attendre environ 45 secondes avant de pouvoir les enjamber et repartir. Cela signifiait malheureusement la fin de la bagarre pour une bonne place pour moi, avec les premières filles déjà trop loin pour que je puisse les rattraper… C’est donc très déçue que j’ai rallié l’arrivée avec une grosse frustration. La malchance mais également le mauvais placement auront eu raison de moi ce jour-là. Ce fut malgré tout une belle expérience et également une grande chance de pouvoir participer à ces Championnats d’Europe. J’espère donc que ce ne seront pas les derniers 😉
Quelques jours plus tard, c’était déjà reparti pour ce qui allait être la plus grande aventure de ma saison ! En effet, le Tour d’Ardèche et ses 7 étapes montagneuses m’attendaient. Cette course était l’occasion pour moi d’accumuler beaucoup de kilomètres et de dénivelés, mais surtout de prendre un gros rythme de course. L’objectif était aussi de faire un gros bloc d’entraînement pour préparer la saison sur piste. Le niveau était extrêmement élevé avec la présence d’équipes de premier plan et une course considérée comme la plus dure après le Giro féminin.
J’allais donc essayer de « survivre » aux 7 étapes, de finir la course et d’aider ma coéquipière à aller chercher un bon résultat au général.
Je peux vous dire que ce fut la course la plus terrible vécue jusqu’à présent !!!
En effet, j’ai fini chaque étape, vidée, ayant mal aux jambes et à toutes les parties du corps ou presque 🙂
Manger finissait par être une épreuve en soi car l’estomac, ne recevant plus beaucoup de sang tellement le corps se concentrait sur les muscles pour la récupération, avait de la peine à faire son travail .
Ayant abandonné tout espoir de faire un résultat sur une étape, je me suis concentrée sur l’aide à ma coéquipière en allant chercher les gourdes à la voiture pour elle, mais également en la remplaçant devant dans le peloton avant les cols.
Une de mes plus grandes fierté lors de cette course fut de réussir à passer un col de 20 km avec le peloton ! Chose que je n’aurais jamais réussi à faire il y a une année !!
J’ai fini la course complètement épuisée, mais heureuse d’avoir fait les 7 étapes, et d’avoir pu aider un peu ma coéquipière à aller chercher un très beau résultat.
Je me demande quand même comment les coureurs du Tour de France font pour tenir à ce rythme pendant trois semaines !!
Il m’a fallu tout de même une bonne semaine pour récupérer mes jambes mais surtout mon estomac qui ,de retour à la maison, a fait des siennes , avec des crampes à chaque fois que je mangeais quelque chose…
La saison sur route était pour moi presque terminée, avec encore deux courses au programme le week-end suivant. Ces dernières ne s’étant pas très bien déroulées pour moi, je ne vais pas m’étaler dessus.
Ces évènements coïncidaient également avec la reprise de mes études. Il a donc fallu reprendre le rythme et s’organiser un peu pour ne pas avoir trop de stress.
Le cap est dorénavant mis sur la saison de piste qui sera amputée des Coupes du Monde cette année, mais tout de même bien remplie avec des compétitions de haut niveau prévues.
Je me réjouis donc beaucoup de pouvoir mettre au profit ma bonne forme physique pour aller chercher des résultats probants lors des différents rendez-vous et ainsi confirmer les progrès réalisés cette année.